![]() ![]() C’est donc à l’auteur lui-même de rendre fertile l’anatomie de ce désir impossible : par l’écriture il dissèque et fracture cette ontologie corrompue autant qu’il inscrit dans l’espace textuel la possibilité de substantialisation de cet espace imaginaire. Alors, la sexualité des personnages, qu’elle soit masturbatoire ou incestueuse, est marquée au sceau de la pétrification du monde : elle devient repli identitaire stérile et stérilisant. Dans ce refus de l’altérité, la focalisation involutive se construit négativement, par une cartographie de l’autre-moi. Entre rupture schizophrénique et triomphe de l’amour propre, l’espace psychologique de Jack, protagoniste et narrateur, est dénaturé par le tissu cicatriciel qui enferme le monde. Peu à peu, dans le monde de McEwan l’autre et le même se confondent, l’endogamie l’emporte. ![]() Négation de la fertilité, le jardin de ciment permet le bourgeonnement paradoxal d’un désir moribond. ![]() Contre l’idée d’une pluralité en mouvement, l’univers littéraire de "The Cement Garden" (1978) devient un monolithe hétérotopique, à la fois prison et rempart, qui garantit au fil des pages l’enfermement les personnages. Dans son premier roman, Ian McEwan dépeint l’apogée du refus de l’hétéroclisme du monde. ![]()
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